vendredi 8 février 2013

Fille à papa (mars 2012)


On connait la réputation des relations filles-pères, ce lien qui les charme l'une et l'autre. On sait les papas vite attendris et les petites (et grandes) filles plein de prévenance à leur égard.
Petite L et son papa n'échappent pas à la règle. Leur complicité crève les yeux, personne n'arrive pour Petite L à la cheville de son père. Il faut dire que Monsieur est du genre cool, à rire de chaque bêtise de Loulou, à réussir à jouer des heures entières alors que moi je ne suis plus inspirée au bout de 30 minutes, à lui laisser faire du toboggan tête la première et à traverser le pont de singe, et quand il lui met un dessin animé, il le regarde de A à Z avec elle. Bref, au -delà de l'injuste avantage d'être simplement son père, il met toutes les chances de son côté pour gagner la place de Chouchou de Mademoiselle.
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Alors oui, bien sûr, c'est plutôt chouette. Mais Petite L pleurait si je m'occupais d'elle le matin. Quand on lisait ou jouait avec des illustrés type "Maman Chien- Bébé Chien", elle appellait toujours les parents animaux Papa Chien. Elle me repoussait de son terrain de jeu, voulair dormir avec son père et me laisser son lit, refusait que je lui donne le bain, me chassait du canapé si elle y était avec son père... Freud avait là une expression quasi parfaite de son complexe d'Oedipe. Et son papa, plus par maladresse et insouciance que par souci de me (nous) nuire, riait un peu de la situation.
J'avais conscience de son rôle à jouer, du malaise qui s'installait. Mais parfois, entre parents et amoureux, la communication passe mal, les discussions sérieuses sont reçues comme reproche. Heureusement, la parole d'un tiers (en l'occurence celle de la sage-femme lors de l'entretien du 4ème mois) a remis les choses en place. Elle a vu ma souffrance (pourtant bien cachée), et, avec son professionnalisme, a su faire comprendre à Mister P son rôle à jouer.
Et pendant 2 petits jours, il a tenu bon, face aux caprices impressionnants de Petite L. Quand elle me repoussait, il lui disait que ça le rendait triste parce qu'il m'aimait. Quand il ne voulait pas se lever le matin et que je m'occupais d'elle, il le lui disait lui-même (au lieu de me faire porter la "mauvaise" parole), et elle acceptait sa position. 2 jours, et plus jamais elle n'a fait d'histoires.
Aujourd'hui, je me rends compte à quel point ce petit problème me bouffait et gachait mes relations avec Petite L et son papa. Parce que maintenant je suis beaucoup plus zen et je profite de ma fille. Je regarde son papa sans jalousie ou rancoeur. Et je me réjouis toujours de leur complicité, de leurs jeux sans fin, même si je veille à ne pas revivre ces quelques mois.

 

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